Histoire

MAULDE . 59158

Le territoire de Maulde fait partie de la châtellenie de Mortagne, qui est rattachée au bailliage du Tournaisis, créé en 1383 et dépendant du comté du Hainaut, franchissant ainsi la frontière de l'Escaut séparant le royaume de France de l'empire germanique. L'église primitive était située hors de la terre abbatiale de Saint-Amand, dans le village de Don (disparu lors de l'aménagement de l'Escaut) appartenant à la seigneurie des princes de Ligne et proche de l'Escaut. L'évêque de Tournai donne l'autorisation de construire une autre église en 1506, édifiée sur la hauteur, sur le territoire de la seigneurie de Saint-Amand, en bordure de la route de Maulde à Tournai. Ces deux édifices sont représentés sur les Albums de Croÿ (vers 1601). Le bailliage du Tournaisis est intégré au comté de Flandre en 1521 par Charles Quint lors de sa conquête de Tournai. En 1665 est demandé le transfert du siège de la communauté sur la colline. Le traité d'Aix-la-Chapelle (1668) annexe la Flandre, le Tournaisis et la châtellenie d'Ath (retirée un an plus tard), formant ainsi l'intendance de la Flandre wallonne. La paix de Nimègue (1678) dépossède le Tournaisis des communes adjacentes sur la rive droite de l'Escaut, rétablissant le fleuve comme frontière. Le territoire est amputé de Mortagne et de la seigneurie de Saint-Amand lors du traité d'Utrecht (1713). L'église est reconstruite en 1751. En 1779 un nouveau traité rattache Mortagne et ses localités à la France. Une ordonnance de 1782 propose le prolongement du canal du Décours jusqu'à Maulde, dont l'exécution en 1774 et 1777 sur d'autres territoires a "procuré avec beaucoup de succès le désèchement des terres, prairies, bois et marais". Les marais sont asséchés au 19e siècle. La commune se dote en 1855 d'une maison-école de garçons , puis en 1862 d'une école de filles , adjointes chacune d'un logement pour l'instituteur et construites par l'architecte Grimault de part et d'autre de l'église paroissiale . Le fort Séré de Rivières est construit en 1884 sur la "butte de Maulde", puis intégré dans le nouveau front en 1935. Après le bombardement de la commune en 1914, les édifices communaux (hospice, mairie, écoles) sont restaurés avec l'argent des dommages de guerre par l'architecte DPLG valenciennois, René de Gassowski. L'architecte Alfred Marsang et ses collaborateurs, Louis Camus et G.G.Trannoy, reconstruisent église paroissiale en 1922 et le presbytère en 1923. Ce dernier a été aménagé par l'architecte lillois Joseph Ségers en 1961 afin d'abriter la mairie.

Fort Beurnonville, puis môle fortifié du fort de Maulde

Le fort de type Séré de Rivières est situé sur la ligne de fortifications Lille-Maubeuge, construite en 1880 et comprenant deux autres forts d'arrêt, ceux de Flines-les-Mortagne et Curgies, et s'inscrit dans le groupe de la frontière du nord. Il est classé par la loi de 1889. L'apparition de l'obus torpille rend obsolète ce type de fort, qui est déclassé dès 1912. Réarmé en 1914 par une petite garnison, il fit office de prison jusqu'en 1918. Les deux magasins à poudre et une partie des casernements nord ont été détruits par les Allemands en 1918. La position stratégique du fort fut déterminante pour son intégration dans le nouveau front en 1935 et la création du môle fortifié du Fort de Maulde en 1937 et la construction de casemates. Le fort résista à la bataille de l'Escaut du 20 au 26 mai 1940.

Casemate 155 G.P.F. (Grande Puissance Filloux)

A partir de 1923 est étudiée la mise en place d'un système de fortification de la région Nord par la Commission de Défense du Territoire. En 1932, une décision ministérielle prévoit que le môle de Condé s'appuie sur l'ancien fort de Maulde, en prolongeant l'organisation de la défense de la rive gauche de l'Escaut à partir de la forêt de Raismes en construisant une série de casemates. Quatre casemates d'artillerie sont prévues pour le site Maulde : trois pour des canons de 75 mm dont une située à l'est du fort, une autre à l'ouest, une troisième derrière la quatrième abritant le canon de 155 G.P.F. (Grande Puissance Filloux) mm. Cette dernière est construite bien en arrière de la crête et ne sera pas doublée par une autre. Cet ensemble est complété par un observatoire intégré dans l'ancien fort Séré de Rivières et 7 casemates (sud-ouest 1 et 2, sud 3, La Trinquette, Le Mont de Justice) dont 2 d'artillerie (Améthyste, Le Bois Montoir). L'ensemble des casemates est construit en 1937. La casemate 155 est la seule présentant un intérêt architectural, faisant ainsi l'objet de cette notice.

Eglise paroissiale Saint-Pierre

 Pierre Leman situe l'église primitive hors de la terre abbatiale de Saint-Amand, dans le village de Don (disparu lors de l'aménagement de l'Escaut) appartenant à la seigneurie des princes de Ligne, proche de l'Escaut. L'évêque de Tournai donne l'autorisation de construire une autre église en 1506, édifié sur la hauteur, sur le territoire de la seigneurie de Saint-Amand, en bordure de la route de Maulde à Tournai. Ces deux édifices sont représentés sur les Albums de Croÿ. En 1665 est demandé le transfert du siège de la communauté sur la colline, l'église est reconstruite au même endroit en 1751. Celle-ci est restaurée en 1817 par l'architecte Deleau, en 1899 par l'architecte valenciennois Louis Dutouquet et en 1904 par l'architecte valenciennois Henri Armbruster. Après la Première Guerre mondiale, l'église paroissiale est reconstruite au même endroit que la précédente d'après le projet de 1923 des architectes Louis Camus et Alfred Marsang, de Denain, successeurs de l'architecte Goris. L'architecte G.G. Trannoy, leur associé, dessine le projet des vitraux en 1926, qui sont réalisés par Vilmant et Laurent, décorateur-verrier installé à Canteleu-Lambersart (59).